5 mai 2008

Slalomant dans le Saloum

Le dédale des bancs de sable
Départ de Dakar un après-midi de pétole, on attrape vite ce qu’il faut comme vent pour avancer en sortant de la baie de Hann. Devant l’île de Gorée, nous testons notre régul’ sénégalais et constatons qu’il a la tête dure, il vire à tribord et ne sait pas garder un cap !
Après une nuit de navigation, nous traversons un champ de casiers et de filets avec ses rondes de pêcheurs en pirogues, c’est l’occasion de reprendre goût au slalom.
En vue de Djifer, nous suivons les instructions et longeons la côte à 50 mètres, car le banc se situe à l’extérieur de la passe. Quand le sondeur nous indique seulement 70 cm d’eau sous la quille, nous retenons notre souffle et attendons que les fonds remontent. Le château d’eau que nous avions pris comme repère n’était pas le bon...


Nous mouillons à Djifer et cherchons à comprendre le fonctionnement des marées. Nous observons la danse du bateau qui suit le courant, dans un sens, dans l’autre, au dessus de son ancre... Ce n’est pas le vent qui nous oriente mais le courant des marées. C’est ainsi que nous nous retrouvons balancés au vent de travers : la gîte au mouillage, ça n’améliore pas le confort...

Nous choisissons de remonter le fleuve en prenant la marée montante jusqu’à Foundioungne avec une pause à Girndha pour éviter les courants contraires de la marée descendante, environ 25 miles, où nous suivons les bouées qui marquent le chenal.



Sur le fleuve Saloum, nous naviguons à la voile ou au moteur suivant l’orientation du vent. Christal croise de magnifiques pirogues, elles aussi à la voile ou au moteur. Nous arrêtons parfois ces pêcheurs en pirogue pour leur acheter du poisson.


Bain de folklore sénégalais
Ici peu de bains dans l’eau, nous regrettons les eaux cristallines du Cap Vert. Il n’est en effet pas facile de se baigner dans le fleuve Saloum : eau saumâtre, boueuse, courant fort qui nous nager sur-place, il est préférable de ne pas s’arrêter pour rester près du bateau.

C’est donc auprès des villageois que nous prenons notre « bain de culture locale ».


A Ginrdha, nous goûtons pour la première fois à l’excellent pain cuit au feu de bois. A Foundioungne, nous sommes invités à prendre le thé par Kéba pendant la séance de tresse des femmes de la famille. Sœurs, mère, cousines, tantes de Kéba, elles bavardent à nos côtés, à l’ombre dans la cour où sont rassemblées leurs demeures. Nous sommes assommés de chaleur et dégustons ce thé avec plaisir après plus d’une heure de
préparation, le protocole est assez long...
Kéba nous amène en charrette à Mbam pour le tournoi de lutte. C’est le sport national au Sénégal. Après de multiples rituels et tours de pistes, les athlètes s’affrontent deux par deux au rythme du djembe, encouragés par les chants des femmes.


Les enfants ont les yeux qui pétillent à notre arrivée dans un village.
Nous sommes rapidement au centre d’une émeute de petits riant et nous appelant de leur voix aiguë « toubab ! toubab ! ». Ils nous réclame des cadeaux. Sachez qu’ici, les pots de yaourt vides retrouvés dans notre poubelle sont un véritable trésor.

Au village de Gagué, nous sommes accueillis par une famille de paysans.
Passage au puits, où on attend le troupeau à l’ombre d’un baobab.


Association des femmes du village qui pilent le mil pour remplir la cagnotte et se payer de jolies tresses.

Nous sommes invités manger le tiboudienne dans deux maisons à la suite. Sieste sous le manguier avec le chef de famille, les enfants... Pascal nous fait part de son rêve d’immigration : il est paysan et aussi chauffeur mais ne trouve pas d’emploi. On nous offre des mangues et nous repartons, en charrette : ici, l’hôte raccompagne son invité !

Au cœur de la mangrove


Pour les promenades dans les petits bolons, rien de tel que la pirogue, avec ses 30 cm de tirant d’ea
u, elle passe partout (enfin presque !). Nous sillonnons la mangrove depuis Dionouar jusqu’à Niodior, labyrinthe végétal et aquatique. Lamine nous enseigne comment pêcher la carpe rose, la pêche est bonne et nous pouvons ensuite la savourer en grillades au pied du baobab sacré sur la plage de Niodior.




Tel un repas du dimanche en famille, après le trou normand, alors que tout le monde a le ventre plein, on nous apporte le poulet yassa, un véritable délice, comment ne pas refuser ! Pour le dessert, noix de coco fraîchement cueillies sur l’arbre par un enfant du village. Ici les invités ne repartent jamais le ventre vide.








Au retour à marée basse nous nous échouons sur un banc de sable et poussons la pirogue sur à peu près 100 mètres pour retrouver du fond.

A l’approche de la saison des pluies, la chaleur devient de plus en plus intense. Nous sommes venus chercher le soleil, nous l’avons. La température monte jusqu’à 38°c dans le bateau. L’après-midi, nous dégoulinons en restant immobiles, nous bronzons à l’ombre et même notre peau ultra-bronzée arrive encore à prendre des coups de soleil.

Bientôt la Casamance où il fait encore plus chaud, avant de reprendre la route vers le nord.









Aucun commentaire: