19 décembre 2007

Merry Christmas from las Palmas

La vie de ponton et les réparations
Nous sommes ici à Las Palmas depuis bientôt trois semaines, mais comme le temps passe vite à cette latitude ! Nous avons déjà parcouru trois îles aux Canaries, il nous en restera quatre en partant d’ici, nous comptons aller à Ténérife, La Gomera et Hiero. La Palma étant située plus au nord, ne fera sans doute pas partie de notre route, fidèles à notre devise pour cet hiver : « toujours plus au sud ».
Tout d’abord, nous avons retrouvé ici beaucoup d’amis : les Ratatons, la Belle Verte, Carte Blanche, Pirouette, Kanatao et au fil des jours, nous faisons de nouvelles rencontres.
Parlons d’abord du ponton 5 où nous nous trouvons :
- Il y a ici Karim, un immigré marocain qui vit sur son bateau et travaille en boulangerie après avoir été mécanicien de marine. Il nous offre du pain tous les jours et parfois même du poisson ou de fameuses pâtisseries.
- A côté se trouve un flush poker (le même bateau que Christal) qui appartient à Patxi, accordéoniste confirmé qui apprend la technique à Julie.
- Un peu plus loin, les ratatons avec qui nous partageons quelques repas, balades et même le bébé : nous avons été promus nounous agrémentées pour Mademoiselle Noémie, la moussaillonne de Creac’h en culotte courte. Yves possède une technique imparable pour la calmer, « la roucoulette ».

De l’autre côté du bassin, il y a le ponton 16 avec La Belle Verte démâtée et en grands travaux pour refaire le barreau de l’épontille. Petit à petit, ce quartier s’agrandit, car les bateaux du mouillage sont venus s’abriter au port en prévision de forts coups de vent de sud annoncés. Tout le monde ici est en travaux. Il faut dire que c’est la dernière grosse ville avant les Antilles pour certains et l’Afrique pour d’autres comme nous.
Après notre dernier coup de vent, nous sommes bien résolus à remédier aux problèmes d’étanchéité du bateau. Cela signifie refaire certains travaux de l’hiver dernier, et d’autres modifications : deuxième hublot, rail du capot de descente.
Par ailleurs, le pont ayant un peu bougé au niveau des cadènes, il a fallu le renforcer. Les efforts ont été repris à l’intérieur sur la coque avec une fibre en kevlar et vectran résinée dans les coffres.
Autres petits travaux : vernis extérieurs du bois, retouches en peinture sur le pont, échelle de bain, porte souple pour la descente.




Nous avons tout de même trouvé un peu de temps pour nous remettre en forme : escalade, bain de mer. Aux Canaries, on prépare aussi noël, même si la neige ne fait pas partie du décor, nous avons été impressionnés par l’immense crèche de sable de la plage de las Canteras. Elément essentiel de notre entraînement : les sorties quotidiennes à bicyclette à la recherche d’un magasin bien spécial vendant des produits tout particuliers dont nous avons cruellement besoin pour nos travaux. Ici, il y a de tout, mais l’essentiel reste de le trouver.

Voilà, c'est noël partout dans le monde, alors, nous vous souhaitons de bonnes fêtes à tous depuis les Canaries.

2 décembre 2007

Mouillage tranquille et tempête des îles

Lanzarote, le retour
Après une semaine sous le charme de la Graciosa nous parvenons à larguer les amarres, et retournons dans des lieux connus et appréciés : Puerto Naos à Arecife, bien commode pour un plein de courses, et Puerto Calero, avec son confort parfait puisque nous découvrons que nous disposons même du wifi à bord !
La nuit suivante, nous mouillons tout à fait au sud de l’île de Lanzarote, à Playa Blanca, face aux plages de sable blanc. Ca roule un peu et Julie, brassée hésite entre manger assise ou allongée, à l’intérieur ou à l’extérieur …

Lobos, loups y es-tu ?
Avides de sensations nouvelles, nous espérons rencontrer les fameux loups de mer de l’île de Lobos. C’est pourquoi nous posons l’ancre au sud de l’île face au lagon. La première journée nous livre le spectacle de nombreuses navettes de touristes qui perturbent notre tranquillité : musique sur les bateaux, rondes de jet-skis, glissades sur le toboggan du catamaran… Que d’animation dans l’après-midi ! Juste une sortie pour nous avec palmes, masque et tuba pour vérifier l’ancre et admirer les poissons. En contrepartie le soir, nous restons seuls au mouillage et le calme est encore plus agréable. C’est pourquoi au petit matin, avant l’arrivage touristique, nous tombons de la couchette pour visiter l’île comme des robinsons. En annexe, nous nous faisons pourchasser par une raie-guitare et ensuite, Yves
propose d’aller surfer dans la vague face au lagon. Bonne idée car la vague est magnifique, mais l’annexe n’est définitivement pas un engin pour surfer, la vague nous retourne comme une crêpe et nous voilà tout mouillés… Pas de loups de mer pour finir, nous apprendrons plus tard qu’ils ont disparu dans le ventre de français affamés.

Fuerte Ventura, t’en pars pas comme ça…
Première halte à Puerto Coralero où nous retrouvons la même faune qu’à Lobos puisque nous sommes amarrés sur le ponton des navettes touristiques rencontrées la veille à Lobos. Nous prenons le bus pour visiter le petit port de Cotillo sur la côte ouest. Nous y découvrons quelques monuments historiques en pierre de lave du temps de la marine à voile, coincés au milieu de constructions récentes ou inachevées en béton. Cette côte est beaucoup plus sauvage qu’à l’est, avec des falaises et des plages à rouleaux. Cet endroit est tout à fait inhospitalier pour un bateau de plaisance, mais c’est un véritable paradis pour les surfeurs, wind-surfeurs et kite-surfeurs. Retour en stop, c’est plus rapide, plus convivial et moins coûteux. En traversant l’île, les champs et les moulins nous indiquent la présence de culture, mais comment font-ils pour irriguer, cela reste un mystère car le climat est toujours aussi aride.
Seconde halte à Puerto de Rosario, une ville commerçante proche de l’aéroport disposant d’un gros port de commerce. Cette fois, nous ne parvenons pas à sortir de la ville en stop. Tant pis, c’est à vélo que nous explorons les alentours.

Refus d’obstacle
Nous quittons l’île de Fuerte Ventura pour nous rendre à Grande Canaria, nous avons 110 miles à parcourir et la météo annonce un vent de nord, force 3 à 4. Seulement, au sud de Fuerte Ventura, il existe des zones où le vent s’accélère après son passage sinueux entre les volcans et nous subissons un vent de nord-ouest, force 6. Au près avec 2 ris dans la grand voile et la trinquette, les vagues montent sur le pont, le bateau s’élance au dessus de l’eau retomber en force sur l’eau, le vent siffle dans les voiles. Julie est pétrifiée sur sa couchette et Yves éponge l’eau qui commence à s’infiltrer et s’accumule dans les coffres. Finalement, à 23 heures, nous ne sommes plus qu’à 39 miles de Las Palmas, mais nous décidons de rebrousser chemin car les conditions ne s’améliorent pas. Le retour au vent de travers est là aussi bien musclé et Yves doit tenir la barre pour soulager Toto, notre pilote automatique, qui peine sacrément.
Nous trouvons refuge à Morro Jable où les gardiens du port sont étonnamment très nombreux à nous accueillir au milieu de la nuit. Nous ne resterons pas dans ce port où le prix est anormalement élevé malgré l’absence d’eau, de douche et d’électricité. C’est avec amertume que nous reprenons la mer à la recherche d’un meilleur endroit pour nous reposer. C’est au prix de 5 heures de près musclé, avec 3 ris dans la grand voile et trinquette que nous finissons par trouver notre petit coin de paradis, à Grand Tarajal, accueillis sur un ponton immense et tout neuf, par une équipe de jeunes retraités français fort sympathiques. Une bonne douche et une excellente entrecôte offerte par Marc et Dany, et nous voilà remis de nos émotions « yachting musclé ».



Las Palmas, cette fois, ça passe.
Nous voilà repartis pour Las Palmas : une demi-journée jusqu’à Morro Jable, soit 25 miles, puis une grande journée de navigation par vent de travers avec 5 à 10 nœuds de vent. Cool Raoul, nous le petit temps, on adore ! Yves est heureux de pêcher une jolie bonite.
Arrivés au port à la tombée du jour, nous choisissons une pendille sur le ponton où se trouve Creac’h. Nous sommes bien heureux de revoir Claire et Jérome, les Ratatons qui sont maintenant parents de Noémie.