15 novembre 2007

Quand t’es dans le désert…

Comme vous le savez déjà, nous sommes aux Canaries, sur les îles les plus à l’est de l’archipel, c’est-à-dire les plus proches du Maroc. Ces îles volcaniques sont très arides et depuis quinze jours, il n’a pas plu une goutte. Par contre le vent est ici toujours assez fort et se calme parfois la nuit. Après notre nuit au mouillage sur l’île de la Graciosa, l’ancre a fini par chasser à cause du vent. Nous avons donc repris la mer pour longer l’île de Lanzarote, et nous arrêter à Puerto Naos, le port commercial de la ville d’Arecife, capitale de l’île. De nuit, encore beaucoup de bateaux et de mâts, pas de place pour jeter l’ancre. C’est donc sur une vieille barge, un gros ponton flottant, que le bateau est finalement amarré. Beaucoup d’épaves nous entourent dans le port, c’est venté mais bien protégé. C’est un endroit parfait pour un entretien de Christal.
Mais pour commencer, repos et tourisme, car nous n’avons pas encore récupéré de nos cinq jours de mer depuis le Portugal. En stop dans la même Renault Express à l’aller comme au retour, nous nous rendons à Jameos del Agua, des grottes volcaniques remplies d’eau où vivent des crabes blancs, aveugles, que l’on trouve normalement par 5000 m de fond. Un lieu imaginé par l’artiste local César Manrique, un endroit très zen, où nous découvrons une atmosphère de quiétude et une sensation d’harmonie avec le milieu qui nous entoure.
Retour sur Christal pour un petit entretien d’usage. Ce qu’on recherche en bateau, c’est l’autonomie en eau et en électricité. Pour l’eau, on a presque 150 litres, ça représente 15 jours si on fait attention. Pour l’électricité, nous avons installé un grand panneau solaire à l’arrière, inclinable : ça fonctionne à merveille, finies la lampe à pétrole et les restrictions de musique. Avec une nouvelle turbine de refroidissement (il manquait 2 pales sur six à l’ancienne), le moteur est lui-aussi servi : nous le bichonnons un peu depuis nos mésaventures du Portugal…
Enfin prêts à nous éloigner d’un point d’eau et d’électricité, nous retournons à la Graciosa. Là, nous retrouvons la Belle Verte de retour du Maroc. Nous nous amarrons à un ponton équipé de bornes fantômes en place depuis plusieurs années, le port n’ayant jamais été terminé. C’est avant tout un port de pêcheurs à l’eau limpide (visibilité à 7 m) et très poissonneuse. Les habitants de la Graciosa sont surnommés les italiens par ceux des autres îles.
Au dessus du petit village de la Sociedad, dominent 4 volcans (266 m d’altitude maxi). Au nord de l’île, une plage de carte postale, quoique la baignade y soit plutôt musclée avec de gros rouleaux qui vous enfouissent dans le sable jusqu’aux oreilles.


En gros, ici, toutes les journées commencent par une grasse matinée, de bonnes tartines sur du pain aussi bon qu’au pays, une petite plongée du matin parmi les poissons-perroquets, les raies-guitare et autres demoiselles.
Nous avons eu le plaisir de faire un petit tour en bateau avec l’équipage d’Akéla (Yann, Joseph, Christophe et Brigitte), un 50 pieds de course qui marche à 9 neuds dès que les voiles sont gonflées. Nous mouillons à l’est de l’île dans une crique magnifique. Après un bain parmi les poissons et un petit pique-nique, nous gravissons le volcan qui surplombe le bateau.
Tous est si parfait (y compris la place de port à 3,50 euros) qu’on n’a pas vraiment envie de partir d’un endroit comme la Graciosa… (combien s’y sont fait prendre !!!)


Vous comprendrez bien que c’est pour vous réchauffer un peu à l’approche de l’hiver que nous vous racontons tout ceci…