C’est depuis l’île de el Hierro, que nous prenons le départ de cette traversée. Nous avions quitté la Gomera pour nous amariner un peu et gagner le port de la Rastinga, situé le plus au sud des îles Canaries, point de départ idéal car nous n’avons que 726 miles à parcourir. Petit plein de produit frais, pain et eau, et on est partis !
Un peu déçus tout de même de ne pas prendre le temps de visiter cette île magnifique, mais la météo est là et peut-être qu’elle ne nous attendra pas.
Tranquilo
Départ le mercredi 9 janvier 2008 à 13h30, bonne année à tous au fait !
Le premier jour est relativement calme, mais Yves prend tout de même un ris dans la grand voile dès le départ, car on sait que le vent va monter.
Effectivement, la nuit, à trois heures du matin, Yves prend le troisième et dernier ris, et le génois est réduit à un tiers. Julie se demande en prenant son premier quart ce qu’on va bien pouvoir réduire si ça continue de monter…
Jeudi matin, Toto, notre pilote automatique rend l’âme, lâchement. Yves sort Toto l’Ancien, un vieux pilote de 15 ans qui sert de secours. Mais Toto l’ancien a vécu, et il nous faut l’économiser, c’est-à-dire barrer en permanence… Toto nous servira pendant les quarts à lâcher la barre pour boire un thé, car la nuit, il nous faut tenir trois heures pendant que l’autre se repose.
Après-midi plus calme, dauphins et jus de fruit à l’heure de l’apéro, ils s’éclatent en faisant des triples-flip en back-side plus slide en sortie de vague. Nous recommençons à surfer nous aussi et ce sera comme ça tout du long. Nous enchaînons les performances de vitesse de pointe, finalement : 14,4 nœuds au compteur GPS, c’est pas mal !
Vendredi : On roule et on déroule le génois car le vent ne cesse de changer d’intensité tout en restant dans la catégorie « musclé ». Ca secoue, mais ça avance, nous dépassons chaque jours les 100 miles par 24 heures.
Samedi : Poissons-volants, on s’occupe comme on peut car on trouve le temps long et on commence à faire des hypothèses sur notre heure d’arrivée : de jour ou de nuit ? Julie arrête ses pilules magiques (sturgeron) contre le mal de mer (c’est déjà la troisième marque qu’elle essaye), enfin amarinée, c’est le bonheur ! Elle n’est pas un sujet chronique pour le mal de mer et peut recommencer à faire la cuisine et la vaisselle.
Fortissimo
Dimanche : Ca monte et les vagues déferlent dans le cockpit, nous faisons sécher les chaussettes. Sinon pas d’eau à l’intérieur, les réparations ont tenu. Un bémol, le pont se fendille à nouveau au niveau de la cadène bâbord…
Lundi : Nous fêtons les 100 derniers miles avec une petite bière en guise d’apéro. Nuit mouvementée, le vent souffle à 35 nœuds avec rafales, Yves roule complètement le génois en attendant que ça se calme. Cette nuit, c’est lampe torche sur le compas, c’est plus triste qu’avec les étoiles.
Mardi : Notre dernière journée est difficile avec courbatures, ampoules aux mains et fatigue. L’île de Sal et ses deux volcans apparaissent au loin dans le brouillard qui est vient d’un vent de sable du Sahara, l’Harmattan.
Arrivadoch'
DOOOOOOOORMIIIIIIIIR !
Arrivés : pas frais mais contents