19 janvier 2008

Canaries – Cap Vert

Préparatifs
C’est depuis l’île de el Hierro, que nous prenons le départ de cette traversée. Nous avions quitté la Gomera pour nous amariner un peu et gagner le port de la Rastinga, situé le plus au sud des îles Canaries, point de départ idéal car nous n’avons que 726 miles à parcourir. Petit plein de produit frais, pain et eau, et on est partis !
Un peu déçus tout de même de ne pas prendre le temps de visiter cette île magnifique, mais la météo est là et peut-être qu’elle ne nous attendra pas.

Tranquilo

Départ le mercredi 9 janvier 2008 à 13h30, bonne année à tous au fait !
Le premier jour est relativement calme, mais Yves prend tout de même un ris dans la grand voile dès le départ, car on sait que le vent va monter.

Modérato
Effectivement, la nuit, à trois heures du matin, Yves prend le troisième et dernier ris, et le génois est réduit à un tiers. Julie se demande en prenant son premier quart ce qu’on va bien pouvoir réduire si ça continue de monter…
Jeudi matin, Toto, notre pilote automatique rend l’âme, lâchement. Yves sort Toto l’Ancien, un vieux pilote de 15 ans qui sert de secours. Mais Toto l’ancien a vécu, et il nous faut l’économiser, c’est-à-dire barrer en permanence… Toto nous servira pendant les quarts à lâcher la barre pour boire un thé, car la nuit, il nous faut tenir trois heures pendant que l’autre se repose.
Après-midi plus calme, dauphins et jus de fruit à l’heure de l’apéro, ils s’éclatent en faisant des triples-flip en back-side plus slide en sortie de vague. Nous recommençons à surfer nous aussi et ce sera comme ça tout du long. Nous enchaînons les performances de vitesse de pointe, finalement : 14,4 nœuds au compteur GPS, c’est pas mal !
Vendredi : On roule et on déroule le génois car le vent ne cesse de changer d’intensité tout en restant dans la catégorie « musclé ». Ca secoue, mais ça avance, nous dépassons chaque jours les 100 miles par 24 heures.
Samedi : Poissons-volants, on s’occupe comme on peut car on trouve le temps long et on commence à faire des hypothèses sur notre heure d’arrivée : de jour ou de nuit ? Julie arrête ses pilules magiques (sturgeron) contre le mal de mer (c’est déjà la troisième marque qu’elle essaye), enfin amarinée, c’est le bonheur ! Elle n’est pas un sujet chronique pour le mal de mer et peut recommencer à faire la cuisine et la vaisselle.

Fortissimo
Dimanche : Ca monte et les vagues déferlent dans le cockpit, nous faisons sécher les chaussettes. Sinon pas d’eau à l’intérieur, les réparations ont tenu. Un bémol, le pont se fendille à nouveau au niveau de la cadène bâbord…
Lundi : Nous fêtons les 100 derniers miles avec une petite bière en guise d’apéro. Nuit mouvementée, le vent souffle à 35 nœuds avec rafales, Yves roule complètement le génois en attendant que ça se calme. Cette nuit, c’est lampe torche sur le compas, c’est plus triste qu’avec les étoiles.
Mardi : Notre dernière journée est difficile avec courbatures, ampoules aux mains et fatigue. L’île de Sal et ses deux volcans apparaissent au loin dans le brouillard qui est vient d’un vent de sable du Sahara, l’Harmattan.


Arrivadoch'
Après 6 jours de navigation, toujours sur le même bord et avec le même cap (200°), nous mouillons l’ancre à 15 heures dans la baie de la Palmeira, où nous retrouvons avec plaisir les amis de Talabao, Kanatao et Peter Pan.
DOOOOOOOORMIIIIIIIIR !

Arrivés : pas frais mais contents

5 janvier 2008

Fêtes de fin d’année aux Canaries




Gran Canaria, le minéral avant les fêtes
La vie de ponton, c’est bien, mais après quelques semaines de vie citadine, notre besoin de nature s'est fait sentir et nous a amené à louer une superbe Logan® pour parcourir l’île. Sur les conseils des Ratatons qui sont depuis plusieurs mois de véritables résidents canariens, nous avons visité l’ouest de l’île.



Au programme : descente et montée des barancos (vallées creusées par des cours d’eau fantômes), en voiture plus qu’à pied. Ici, le pied des montagnes est aride et plus nous montons, plus les paysages sont verts. De superbes pins poussent à partir de 1000 m. Yves conduit le regard orienté sur les majestueuses falaises qui nous surplombent à la recherche d’un nouveau paradis de l’escalade.

Tenerife, la neige pour noël
C’est une superbe navigation de 12 heures avec 70 miles parcourus qui nous amène au sud de Tenerife, le soir du réveillon de noël. Le port de las Galletas, notre objectif, s’est finalement transformé en port de San Miguel qui se trouve 2 miles avant et ne figure pas sur nos cartes. En arrivant, nous avons donc dû demander où nous nous trouvions aux seules âmes sorties de leur bateau, abandonnant brandade de morue pour nous accueillir.
Heureux d’être arrivés, nous avons ouvert nos cadeaux, entre le Cava (champagne espagnol) et caviar (tarama russe).
Ici se trouve le point culminant de l’Espagne, le Teide, 3718 m, où nous décidons de partir en grand trekking pour la journée. Nous ne suivons pas les touristes germaniques qui se pressent en grand nombre pour le téléphérique du Teide, en plus c’est cher et nous n’avons pas la « carte gens du pays ». Et de toute façon, pour randonner sur ce sommet, il nous faudrait une autorisation, d’autant plus qu’il vient de neiger et que la glace est très dangereuse !!
Nous choisissons dons les sentiers du Guajara, 2715 m et nous avons aussi de la neige, pour un lendemain de noël, c’est parfait !
Ascension avec un poil de neige sous le vent de l’arête

Mer de nuages face à Gran Canaria, à 70 km

La Gomera et sa verdure pour la nouvelle année

Pour venir à la Gomera, pétole, il a fallu mettre en route le moteur, et en contrepartie, c’est avec une petite bonite que nous avons passé la jetée de San Sebastian de la Gomera.





San Sebastien face au Teide de Tenerife à 40 km


Ici les randonnées sont encore plus vertes et humides, nous croisons pour la première fois des ruisseaux et des champignons depuis notre arrivée aux Canaries.








L’absence de vent permet à la chaleur de revenir et nous reprenons la baignade, la neige et le froid, ça va bien un temps, même à cette période de l’année !


L’après midi du 31 décembre, comme pour chaque baignade, Yves, plus frileux, met plus de temps que Julie à entrer dans l’eau. Il en est aux genoux, lorsqu’il entend un cri perçant s’échapper du Tuba de Julie qui vient de voir sous ses palmes une raie immense (environ 1,50 m de diamètre). Une belle frayeur !
L’équipage de la Belle Verte nous a rejoint, Stéphane, Blandine, encore eux, et Flo, une amie venue passer ses vacances à bord. Nous réveillonnons ensemble au rythme de la cumbia et de l’électro locale.
Et puis le vent reprend et nous empêche d’aller mouiller au sud de l’île comme nous le souhaitions, alors, nous nous plongeons dans les BD de la Belle Verte, nous regardons les divx de la Belle Verte, nos voisins de ponton sont une véritable médiathèque !